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Le droit à la joie au travail, selon Lorrie Jean-Louis



 

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est encore marquée par une mésaventure qui s’est déroulée alors qu’elle n’avait que 17 ans. À son premier travail dans un magasin vêtements, sa superviseure lui reprochait d’être trop heureuse, « d’avoir trop de fun ». Il n’en fallait pas plus pour que la poétesse compose un monologue pour dénoncer « cette pépite d’absurdité » et pour revendiquer le droit à la joie.

Extrait du monologue :

Ma joie, je dois la cacher, ça ne fait pas sérieux, n’est-ce pas? Pourtant, il faut être sérieuse quand on vend des blouses à 20 $. Il faut avoir l’air investie d’une grande mission qui déterminera peut-être la vie ou la mort d’autres personnes quand on « scanne » une étiquette et qu’avec la taxe, ça fait 34,95 $.

J’étais au centre de la ville, là où le tumulte d’une révolution rôde toujours, pas vrai? Non, rien ne rôde sinon que le bruit assourdissant d’un émerveillement consumériste, mais ô combien séduisant! Je viens de comprendre que les femmes qui m’impressionnaient tant dans les grandes vitrines quand je travaillais au centre-ville ne sont que des adolescentes maquillées.

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