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«Le fantôme qui voulait exister»: l’ultime fanfare

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François Blais n’est plus, mais ses histoires et ses mots, entretenus par le tison de son humour clairvoyant et son inépuisable imaginaire, brûlent encore de tous leurs feux. Ces jours-ci, la parution d’un nouvel album, Le fantôme qui voulait exister, ajoute même de nouvelles étincelles.

Avec un titre pareil, on peut imaginer que plusieurs tenteront de faire un lien entre le destin funeste de l’écrivain et la quête de ce fantôme. Notre époque a cette indécrottable manie de chercher partout l’autofiction. Il serait pourtant heureux d’éviter cette méprise, d’autant qu’elle a mené à d’importantes dérives au lendemain de la publication du roman, posthume lui aussi, Le garçon aux pieds à l’envers (Fides, 2022).

Organisons donc notre pensée dans le sillon de la fiction, d’autant que ce fantôme n’existe pas. Littéralement. « Comme toutes les entités inexistantes, le fantôme habitait le Grand Nulle Part », ce royaume immense où cohabite tout ce qui n’existe pas : des sasquatchs, des zombies, mais aussi des ropalouk et des zyrbit. « Qu’est-ce qu’un glacould ? Aucune importance, ça n’existe pas. »

L’ennui de cette non-existence est que tout ce que le monde réel invente disparaît aussitôt du Grand Nulle Part. Au fil du temps, le fantôme a dû renoncer à la crème glacée, qu’il aimait tant, au vélo, qu’il a changé pour une « grazonde », moins pratique, et à sa collection de timbres, remplacée sans enthousiasme par « une collection de franippes ». On comprend donc d’où vient son désir de vie : « Tout ce qui est amusant existe, alors je veux exister, moi aussi. »

Sa quête existentielle, déjà

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