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«Le livre noir des Mille et une nuits»: Les «Nuits» sans filtre de Richard F. Burton

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Dans l’un des textes d’Histoire de l’éternité, qu’il consacre aux traducteurs des Mille et une nuits, Jorge Luis Borges souligne « la scandaleuse décence » des versions d’Antoine Galland (12 volumes parus entre 1704 et 1717) et d’Edward Lane (1839-1841) des fameux contes orientaux, « désinfectés » de leur contenu sexuel.

Tout le contraire de celle de Sir Richard Francis Burton, « un capitaine anglais, écrit encore Borges, qui avait la passion de la géographie et de toutes les façons d’être homme que connaissent les hommes ». L’écrivain argentin ajoutait que lire les Mille et une nuits dans cette traduction était à peu près aussi incroyable que de les lire « traduites littéralement de l’arabe et commentées par Sindbad le marin ».

Né en 1821 à Torquay, dans le sud-ouest de l’Angleterre, lorsqu’il intègre à 19 ans l’Université Oxford, Burton parle français sans accent, maîtrise parfaitement le grec ancien et le latin, s’exprime avec aisance en grec moderne, en italien et en dialecte napolitain — en plus de connaître l’espagnol, l’occitan et le béarnais.

Véritable phénomène, aventurier patenté, il aura plus tard la réputation d’avoir commis tous les péchés proscrits par le Décalogue. Auteur de 43 récits de voyage, Burton sera l’un des cinq grands explorateurs de l’Afrique avec Livingstone, Stanley, Baker et Speke. Orientaliste, traducteur de l’arabe, du sanscrit, du français, de l’italien, du portugais, il sera le meilleur arabisant de la fin du XIXe siècle, de même qu’un pionnier de l’anthropologie culturelle.

Sa biographie donne le tournis. Et Richard Francis Burton semble être lui-même sorti d’un conte

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