Paru en premier sur (source): journal La Presse
Avec son nouveau livre, Jean-Simon DesRochers nous convie à un jeu de piste littéraire qui a ses qualités, mais qui finit par perdre même les plus volontaires des lecteurs en chemin.
Mis à jour à 13h00
Dans Le masque miroir, le narrateur, Rémi Roche, plus qu’alter ego de l’auteur, revient sur les lieux où il a écrit son premier roman il y a 25 ans : un immeuble qui en était devenu le décor, baptisé Le Galant, comme dans La canicule des pauvres, premier et brillant roman de DesRochers publié en 2009.
La première partie du roman, effervescente, est ainsi consacrée à la bohème montréalaise du début des années 2000, racontée de la manière crue qui a fait sa renommée et qui reste sa force. Puis comme dans le multivers, le passé finit par rejoindre le présent, et la fiction, la réalité (ou est-ce le contraire ?). Les personnages des romans de Rémi/Jean-Simon se multiplient dans des réalités parallèles, et même le vrai éditeur des Herbes rouges où DesRochers a fait ses débuts, François Hébert, mort il y a trois ans, apparaît dans les différents niveaux de récit.
À travers ce festival d’autoréférences, l’IA s’invite. Mais avec tous ces personnages qui se dédoublent ou qui disparaissent, et ces mises en abyme qui se superposent, on a surtout l’impression de tomber sur une séance de ChatGPT sur l’acide, et le résultat est aussi complexe qu’aride. On comprend Jean-Simon DesRochers de vouloir explorer de nouvelles avenues. Encore faut-il ne pas oublier les lecteurs derrière.

Le masque miroir
Boréal
336 pages