Source : Le Devoir
La qualité d’un roman n’assure en rien le succès de son passage au grand écran. Ainsi Alfred Hitchcock transformait des romans de gare en chefs-d’oeuvre, tandis qu’Orson Welles et Terry Gilliam se sont heurtés à un mur avec Don Quichotte. Plus près de nous, Les fous de Bassan, d’Anne Hébert, revisité par Yves Simoneau, n’a pas fait l’unanimité, tandis que Simon Lavoie a été touché par la grâce en transposant La petite fille qui aimait trop les allumettes, de Gaétan Soucy.
Fort des adaptations réussies d’oeuvres de Marc Robitaille (Un été sans point ni coup sûr), de Félix Leclerc (Pieds nus dans l’aube) et de Fred Pellerin (L’arracheuse de temps), Francis Leclerc partait avec une bonne longueur d’avance pour donner vie au remarquable roman autobiographique de Stéphane Larue, Le plongeur (Le Quartanier, 2016). D’autant plus qu’il a choisi pour allié Éric K. Boulianne qui, bien qu’à sa première adaptation littéraire, avait fait valoir plus d’une fois ses talents de scénariste à la télé comme au cinéma (Les pêcheurs, De père en flic 2, Les Barbares de La Malbaie, Viking…).
Tout en demeurant fidèles au roman, à l’énergie brute qui s’en dégage, à la fulgurance de son style, à sa poésie urbaine, Leclerc et Boulianne ont su y imposer leur griffe. Le premier en créant savamment des atmosphères tantôt glaciales comme l’hiver montréalais, tantôt torrides comme une cuisine durant le coup de feu ; le second en y donnant son sens inné du rythme et son don de créer des personnages plus vrais
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