Lorsque l’essayiste, romancier et éditeur Yvon Rivard l’a sollicitée en lui suggérant de regrouper, en les développant, ses chroniques publiées dans Le Devoir entre 2017 et 2019, Maya Ombasic reconnaît avoir éprouvé un certain vertige.
Trois ans plus tard, la romancière, poète et documentariste, qui n’avait jamais publié d’essai, situe cet exercice entre la « bouée de sauvetage » et un « merveilleux et douloureux » défi, qu’elle estime avoir réussi à relever.
« J’y ai tellement pris goût que je suis maintenant en dilemme existentiel : mon prochain livre sera-t-il un essai ou un roman ? » se demande en entrevue Maya Ombasic, un jour avant de s’envoler pour Sarajevo en vue d’y tourner un documentaire.
À lire aussi
Elle expose, dans Tomber vers le haut, une manière d’essai philosophique, un point de vue personnel sur le monde nourri d’une triple expérience : sa connaissance intime de la guerre, l’exil forcé à l’âge de douze ans, ainsi que le pluralisme et le cosmopolitisme, « conséquence de cette première ruine » sur laquelle elle s’est construite.
En effet, son parcours personnel l’a amenée — voire même obligée — très tôt à penser la violence. Née en 1979 à Mostar, petite ville de la Bosnie-Herzégovine coupée en deux par la Neretva, aujourd’hui joyau du patrimoine, Maya Ombasic pense que « ceux qui peuvent s’exprimer ont l’obligation morale de parler pour ceux qui ne le peuvent pas ». « J’ai toujours eu cette rage à l’intérieur de moi, raconte-t-elle. Quand on est enfant, qu’on regarde un monde qui s’écroule et qu’on est totalement impuissant, quand on se rend compte
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.