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«Le rêve du jaguar»: l’or noir de Miguel Bonnefoy

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Nombreux sont les lecteurs à l’oreille sensible qui considèrent Miguel Bonnefoy comme l’un des meilleurs prosateurs actuels de langue française. Depuis Le voyage d’Octavio, Sucre noir, Héritage et L’inventeur (Rivages, 2015 à 2022), l’imagination débridée de ce digne représentant du réalisme magique latino-américain s’appuie sur des phrases aussi musicales que méticuleuses.

Peut-être parce que le français n’est pas sa langue maternelle, lui qui est né en France en 1986 d’une mère diplomate vénézuélienne et d’un romancier chilien, avant d’avoir grandi entre le Venezuela et le Portugal.

Le rêve du jaguar, son cinquième roman aux parfums d’aguardiente et de pétrole brut, ne fait pas exception. La première phrase confirme son statut d’héritier spirituel du Colombien Gabriel García Márquez : « Au troisième jour de sa vie, Antonio Borjas Romero fut abandonné sur les marches d’une église dans une rue qui aujourd’hui porte son nom. »

Adopté dans la seconde par une mendiante muette qui passait devant cette église de Maracaibo, au Venezuela, l’enfant avait dans ses langes une machine à rouler des cigarettes. Vendeur de cigarettes, homme à tout faire dans un bordel de la ville, puis barman dans ce « royaume d’amours et de malheurs », le destin d’Antonio va amener un jour l’adolescent à s’asseoir sur les bancs de l’école, où il va rencontrer la beauté qui deviendra sa femme, Ana Maria Rodriguez.

Elle deviendra la première femme médecin du Venezuela, après être débarquée, à 18 ans, à Caracas, la capitale, chez « la nièce d’une cousine du premier mari de sa grand-mère », tandis qu’il sera un cardiologue réputé.

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