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L’histoire
Récemment diplômée en photographie, Samuelle entreprend un stage dans une agence de communication, et y fait de belles rencontres… Or, cette éternelle romantique, qui a grandi dans une famille où le poids est considéré comme étroitement lié au bonheur, demeure convaincue qu’elle doit changer son corps pour parvenir à trouver l’âme sœur. Dans sa quête de la relation parfaite, la jeune femme vit quelques déconvenues, mais aussi de « beaux accidents », qui la font cheminer. L’amour sera-t-il finalement au rendez-vous ?
(Québec Amérique, 248 p.)
3 bonnes raisons de lire… La grosse qui rêvait d’amour, de Nadia Tranchemontagne
Si le livre puise dans l’expérience personnelle de l’autrice, il est aussi teinté des confidences glanées sur les réseaux sociaux, où elle aborde depuis plusieurs années les questions de neutralité corporelle et d’estime de soi. Cette communauté au vécu similaire « fut la bougie d’allumage du roman », affirme-t-elle. Ce kaléidoscope d’expériences humaines a permis à Nadia Tranchemontagne d’imaginer une Samuelle tout en nuances qui subit de la discrimination et trime dur pour s’accepter. Pour ne pas tomber dans un discours culpabilisant, l’autrice a fait appel à la photographe et militante pour la diversité corporelle Julie Artacho, afin de connaître son point de vue.
Il y a de l’action dans le roman, mais aussi des passages de profonde réflexion. L’autrice a réussi à créer un bel équilibre entre les péripéties de Samuelle — ses amours, son stage, ses prises de bec familiales — et les moments où elle s’interroge sur l’influence des figures parentales dans le développement de l’estime de soi, ou encore sur les vêtements de taille plus. Ce personnage parfaitement imparfait met en lumière nos paradoxes, par exemple quand Samuelle décide de s’épiler intégralement, alors qu’elle reconnaît qu’il s’agit d’une norme socialement construite.
Nadia Tranchemontagne offre une histoire crédible et touchante tout en sensibilisant le lecteur à un thème qui lui est cher. Les prises de position de ses personnages sont assumées, mais souvent présentées avec humour. Et Samuelle, amie dévouée et amoureuse curieuse, est si sympathique qu’on s’y attache instantanément. Au fil des pages, on se languit de la voir trouver l’amour. La fin plutôt surprenante laisse peut-être présager une belle suite, qui sait ?
Cet article a été publié dans le numéro de mars 2025 de L’actualité, sous le titre « 3 bonnes raisons de lire… La grosse qui rêvait d’amour, de Nadia Tranchemontagne ».