« La littérature nous tombe dessus comme une histoire d’amour, c’est-à-dire au moment où on s’y attend le moins. » Oscar Lalo est aussi sage qu’enfiévré quand il s’entretient de son rapport à la littérature. Un amour qu’il a proposé au narrateur de son plus récent roman, Le salon, dont l’existence est bouleversée par la rencontre avec la littérature. Le Devoir a rencontré l’écrivain genevois dans les bureaux de son diffuseur, à l’occasion de son passage à Montréal.
On le croirait d’abord hésitant, mais il n’en est rien : l’homme de lettres ne laisse aucun mot au hasard. Sa parole est ciselée, faisant résonner les graves de sa voix et la musicalité de ses phrases. Il faut dire qu’il jongle depuis fort longtemps — et de nombreuses façons — avec la langue. Immense lecteur, il admet, non sans un sourire, avoir emporté pas moins de quatorze livres pour son séjour de quelques jours au Québec. À choisir entre quelques caleçons supplémentaires et ce précieux bouquin d’une conférence de Jung sur Nerval, notamment, le choix lui semblait évident.
Vies antérieures
Si la lecture participe pour lui d’un élan naturel vers l’écriture, la parution de son premier roman est néanmoins arrivée tardivement — il a publié Les contes défaits à 51 ans. Faire paraître un livre constitue à ses yeux un engagement très sérieux, et il a mis du temps à assumer le processus : « L’art n’a aucun sens s’il n’est pas totalement indispensable à celui qui l’accomplit. Le passage à la publication survient lorsqu’on a
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