Depuis son premier livre, Mr. (Denoël, 2011), qui racontait en long et en large sa liaison érotique et sentimentale passionnée avec un chirurgien ami de ses parents, Emma Becker sonde son rapport aux hommes.
Elle avait poussé loin l’audace avec La maison (Flammarion, 2019), qui relatait son expérience de prostitution pendant trois ans dans deux maisons closes de Berlin.
Dans L’inconduite, son 4e livre, fidèle à son entreprise d’« écriture de soi », on retrouve Emma à 31 ans, mère d’un petit garçon et en couple depuis sept ans, se débattant avec son « statut de mère et de femme quasiment mariée ».
L’idée selon laquelle elle pourrait se rendre compte à 50 ans qu’elle aurait renoncé à son bonheur pour celui de son fils la révolte.
Une vision terrifiante pour cette femme pour qui le « but ultime n’est jamais que de faire bander le plus de mecs possible ».
Nus et vus
Chez elle, les hommes sont nus et sont vus pour ce qu’ils sont : de petites choses fragiles menées par leur vanité et leurs désirs, par leur sexe — et leur érection parfois chancelante. Elle a compris il y a longtemps que les hommes sont bêtes, écrit-elle, « en dépit du pouvoir qu’ils ont ou pensent avoir ».
En plus d’être inaptes, dans leur immense majorité, à la « générosité affective ». Difficile de remettre en cause sa lucidité.
Tentée de quitter le père de son fils, Emma a envie « d’être prise » et d’être « défoncée ». Mais le « traîne-savate anglais » dont elle s’est amourachée préfère des pratiques plus douces :
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