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«L’échiquier»: l’ouverture de Jean-Philippe Toussaint

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Au début la crise sanitaire et du confinement de 2020 (« J’attendais la vieillesse, j’ai eu le confinement »), Jean-Philippe Toussaint a conçu un projet littéraire « tricéphale » où devaient s’enchevêtrer intimement trois fils : la traduction du Joueur d’échecs de (un court roman publié de façon posthume en 1943), un sur la traduction et l’écriture du que nous avons aujourd’hui entre les mains.

Si la matière et les proportions ont fini par se brouiller, l’intention n’a pas trop dérivé. Tantôt journal ou carnet, tantôt autobiographie ou même chronique de la pandémie, L’échiquier, forméde 64 chapitres qui correspondent aux 64 cases du tablier de jeu, reste une rare et franche incursion hors de la fiction — hormis peut-être avec L’urgence et la patience (Minuit, 2012).

« L’heure de l’autobiographie, pour moi, aurait-elle sonné ? » se demande-t-il, comme s’il constatait un effet secondaire de la COVID-19 pas trop incommodant. Et cette crise, qui le ramène tout à coup à son passé, lui sert d’ouverture.

Confiné cette fois dans son appartement de , dans une position de retrait du qui lui est familière — alors qu’il écrit toujours ses livres à Ostende —, l’auteur de La salle de bain (1985) et de Fuir (2005, Médicis), 65 ans, promène son cavalier de case en case au gré de ses souvenirs, tout en poursuivant sa traduction de Zweig, devenue entre-temps Échecs (Minuit, 2023). Il tente, écrit-il, « de redonner vie à quelques fragiles silhouettes furtives et émouvantes qui ont traversé [s]a vie ».

Cet ancien

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