L’écrivaine et journaliste Micheline Lachance s’est éteinte à 78 ans

Après avoir fait ses débuts en journalisme à Échos Vedettes, Micheline Lachance, native de Montréal, est entrée au journal indépendantiste Québec-Presse, où elle a rencontré Réjean Ducharme, qui est devenu son ami. 

Par la suite, elle a travaillé pour L’actualité, puis pour le magazine Châtelaine, dont elle a été la rédactrice en chef de 1989 à 1994. 

En parallèle, Micheline Lachance a commencé à écrire des livres, publiant notamment des biographies du frère André et du cardinal Paul-Émile Léger au début des années 1980. 

Une vingtaine de livres à son actif

C’est au milieu des années 1990 qu’elle s’est lancée dans le roman historique, avec Le roman de Julie Papineau, qui s’est écoulé à des centaines de milliers d’exemplaires.

Ce succès a mis en place un genre qui est encore très prisé, explique Caroline Fortin. La directrice générale de Québec Amérique, qui éditait Micheline Lachance, voit en son autrice une précurseure du roman historique.

Micheline Lachance a continué à explorer ce genre en rédigeant notamment Les filles tombées, décliné en deux volumes, et La saga des Papineau. En 2017, elle a publié Rue des Remparts, qui se déroule à l’époque de la Nouvelle-France.

Micheline était extrêmement passionnée par l’histoire, souligne Caroline Fortin. Elle écrivait des romans qu’elle voulait parfaits [sur le plan historique].

Elle était très méticuleuse, ajoute-t-elle. Dès qu’elle entamait un nouvel ouvrage, elle passait plusieurs semaines et mois à faire des recherches.

L’an dernier, Micheline Lachance a lancé son ultime ouvrage, Ne réveillez pas le chagrin qui dort, un roman inspiré de son métier de journaliste.

Au cours de sa carrière d’écrivaine, elle a publié une vingtaine de livres et a reçu plusieurs prix littéraires, dont le prix du Grand Public du Salon du livre de Montréal en 1998 et le Grand prix du livre de la Montérégie à plusieurs reprises. En 2017, la Société historique de Montréal lui a décerné une médaille pour sa contribution à l’histoire.

Les femmes à l’honneur

Dans ses livres, Micheline Lachance s’est particulièrement attachée à évoquer la vie de Québécoises ayant marqué l’histoire.

Mettre les femmes à l’avant-plan de mes romans est un geste politique et féministe. Les femmes, dans notre histoire, ont été très influentes, mais ce fait est largement méconnu, avait-elle déclaré à Marie-France Bazzo en 2018 à l’émission Les grands entretiens, sur ICI Première.

Elle a su mettre de l’avant les femmes de l’histoire du Québec de façon magnifique, dit Caroline Fortin. C’est un legs immense qu’elle nous laisse.

Ce texte a été écrit à partir d’une entrevue réalisée par Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités pour plus de clarté et de concision.