Source : Le Devoir
Originaire de la Rive-Nord dans la région de Montréal, Myriam de Gaspé a répondu à l’appel du Bas-Saint-Laurent avant même d’avoir terminé sa maîtrise en littérature à l’Université McGill. « Mes ancêtres paternels habitaient la région de Rivière-du-Loup, précise-t-elle. J’ai toujours eu un lien fort avec ce territoire. Pendant la pandémie, alors que j’étais en rédaction de mon mémoire, je me suis réfugiée dans le chalet où j’allais souvent l’été quand j’étais enfant. J’ai tellement aimé le coin que je ne suis jamais revenue m’installer à Montréal. »
Maintenant établie à Trois-Pistoles, la trentenaire enseigne depuis peu au cégep de Rimouski. Ce printemps, elle publie aux Herbes rouges un premier roman intitulé L’embouchure, un récit dont l’action se déroule notamment dans le quartier Hochelaga, à Montréal, dans le bocage, en Bretagne, et dans les calanques, à Marseille. Mais c’est dans le fameux chalet au bord du fleuve que les mots ont vu le jour. À propos de cette cabane qui lui sert de « chambre à soi », la narratrice, alter ego de l’autrice, s’exprime ainsi : « Dans cet endroit si statique, on ne peut ignorer que tout se transforme. C’est une épreuve d’humilité. Je suis venue jusqu’ici pour écrire. »
Avec son héroïne entretenant un rapport pour le moins complexe au père (absent) et à la mère (éloignée et pourtant omniprésente), une jeune femme aux pulsions refoulées dont l’inconscient fertile se manifeste dans une panoplie de rêves lourds de sens que son analyste l’amène habilement à décoder, L’embouchure est une formidable entreprise d’élucidation de soi par le
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