Camille Cambon, médecin légiste de 48 ans à Paris, va découvrir comment son père, sa mère et son parrain — tous aujourd’hui décédés —, étudiants en médecine obsédés par la disparition du crâne de Goya et l’origine du génie du peintre espagnol, avaient fondé une confrérie secrète. Goya qui avait voulu déformer le monde pour « s’approcher le plus près possible de la vérité des êtres sous leurs apparences ». Après Les enténébrés (2019) et Saturne (2020), la psychanalyste et romancière Sarah Chiche replonge avec Les alchimies dans un passé familial plutôt opaque. Depuis le vol véridique et jamais élucidé des reliques de Goya, en passant par le Bordeaux des années 1960 et le Paris d’aujourd’hui, entre thriller perverti et roman picaresque, Les alchimies est surtout une quête assez captivante à travers laquelle une femme exhume et affronte le passé trouble de ses parents. Mais c’est aussi une réflexion sur l’alchimie des affinités électives et le pouvoir émancipateur de l’art.
Les alchimies
★★★ 1/2
Sarah Chiche, Éditions du Seuil, Paris, 2023, 240 pages
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