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Atteintes de douleurs chroniques, cycliques ou spontanées, les allongées ont en commun leur posture. Leur solitude aussi, malgré l’addition de leurs voix. Elles-mêmes aux prises avec des douleurs fréquentes, Martine Delvaux et Jennifer Bélanger rendent hommage à ces femmes, dans Les allongées, un livre sur la souffrance et la résilience.
Publié à 7h00 ✓ Lien copié Valérie Simard La Presse
Lorsqu’elles affirment avoir écrit cet essai allongées, au plus profond de la pandémie, les deux autrices n’usent pas d’une figure de style. C’est littéralement dans leur lit respectif, telles des Frida Kahlo, couchées, mais disciplinées, qu’elles ont rédigé la somme de fragments qui composent ce court ouvrage.
« On a le même rythme de travail, qui est un rythme effréné, c’est paradoxal, note Martine Delvaux, romancière et essayiste. On travaille extrêmement vite parce qu’on a toujours peur de manquer de temps. Tous les jours, on s’envoyait des fragments. On a écrit ce livre-là beaucoup plus rapidement qu’on pouvait même l’imaginer. Parce qu’on a une production trop grande par rapport aux douleurs qu’on subit. »
Dans son cas, ce sont des douleurs au dos causées par une dégénérescence discale due à une chute et diagnostiquée en 2012. « Ça fait que des cervicales jusqu’aux lombaires, c’est comme si ma colonne avait 20 ans de plus que moi », illustre-t-elle. S’asseoir dans les bureaux de sa maison d’édition pour l’entrevue, alors qu’elle venait de passer deux semaines au lit, était « souffrant » et elle a senti le besoin de se lever à un certain moment.
Jennifer Bélanger n’a pas de diagnostic. Et cela ajoute à sa souffrance.
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