Tout lire sur: Radio-Canada Livres
Source du texte: Lecture
Ève Landry s’est fait connaître du grand public grâce à Unité 9, et elle vient de terminer District 31, dans lequel elle campait le rôle de la lieutenante Mélanie Charron. Voici les choix culturels de l’actrice, qui est dans la pièce Un ennemi du peuple, présentée au théâtre du Trident de Québec jusqu’au 14 mai.
Quel mot vous décrit?
Smat. Pas sympathique, pas smart en anglais. Smat.
Quelle est votre devise?
Je n’en ai pas vraiment, mais ce qui me définit assez bien, c’est que tout se dit. Il faut simplement attendre le bon moment et trouver les bons mots. « Chaque chose en son temps » et « Il n’y a pas mort d’homme » sont des expressions qui illustrent assez bien où j’en suis présentement dans mes réflexions personnelles.
Où aimeriez-vous être en ce moment?
Assise autour d’une grande tablée en plein centre d’un vignoble en Italie.
À quel personnage vous identifiez-vous?
Je me suis reconnue à plusieurs reprises dans le personnage de la mère célibataire dans Maid, mis à part le cycle de violence dans lequel elle vit. Plutôt dans sa manière de voir les choses, de réagir, de confronter calmement, d’observer.
Quel est votre plus ancien souvenir de lecture (le premier livre que vous vous rappelez avoir lu)?
Une vieille encyclopédie de médecine de mes parents, qui ne sont pas médecins. Je ne sais pas pourquoi nous avions ça à la maison. Je ne savais pas lire, mais les images d’accouchements me fascinaient. Je l’ai encore chez moi.
Quelle est votre madeleine de Proust?
La tarte au sucre de ma grand-maman Simone. Elle a une texture très liquide que je ne retrouve jamais dans les tartes au sucre commerciales, si bien que je ne mange pratiquement plus de tarte au sucre. Ma grand-maman est maintenant trop vieille pour en faire, alors je vais devoir retrouver sa recette par moi-même à coup d’essais-erreurs.
Quel est votre mot préféré? Et celui que vous aimeriez bannir?
J’aimerai toujours le mot « malcommode ». J’aime les gens malcommodes en général, et le mot vient automatiquement avec la tite face crasse de mon grand-père.
Je n’aime pas particulièrement le mot « froidure », simplement parce que je trouve qu’on dirait une erreur. Je trouve que ça se dit mal.
Quelle lecture a fait votre éducation sentimentale ou amoureuse?
Paroles, de Jacques Prévert
Quelle lecture obligatoire a été une torture?
Hubert Aquin. Probablement Prochain épisode.
Quel livre a changé votre vie?
J’avoue que Les quatre accords toltèques, de Miguel Ruiz, ont allumé quelque chose en moi. Il y avait des manières de voir la vie là-dedans qui me rejoignaient beaucoup et qu’on ne m’avait jamais expliquées de cette façon-là. Je ne me souviens plus lequel c’était, mais le livre qui a eu un pas pire impact sur moi est le premier que j’ai accepté de ne pas finir sans me sentir coupable. Vous aurez compris que je suis beaucoup dans la performance. Je sentais que je devais absolument tout lire, tout comprendre, analyser, et surtout lire jusqu’au bout même si je n’aimais pas. Le jour où j’ai compris que ce n’était que du plaisir, et non une obligation!
Quelles sont vos lectures réconfort?
La femme qui fuit, d’Anaïs Barbeau-Lavalette, que je n’ai pas encore relu. Le club des incorrigibles optimistes, de Jean-Michel Guenassia, et Paroles, de Prévert.
Quel rêve ou cauchemar récurrent faites-vous?
Un/le tueur de l’histoire arrive en ville et il ME cherche. Je n’ai pas beaucoup de temps pour cacher/protéger ma famille. Je sais que c’est une question de temps avant qu’il me trouve.
Racontez la nuit la plus folle de votre vie.
Il y en a eu quelques-unes, mais généralement, quand ça se termine par être en nature, je considère ma nuit parfaite! Par exemple, face à des vignobles en France au lever du soleil. Quitter la ville par canicule, trouver un lac et profiter du quai d’un inconnu jusqu’au petit matin. Regardez le fleuve du haut des monadnocks à Kamouraska.
Quel défaut pouvez-vous pardonner?
Je pardonne beaucoup. Je suis généralement très empathique avec le bagage émotionnel des gens : distrait, compliqué, impatient, impulsif, incompétent, orgueilleux, tout ce qui peut se travailler un brin. Quand je comprends d’où ce défaut vient, généralement, j’ai tendance à pardonner ou du moins à mieux comprendre.
Quel livre avez-vous honte de n’avoir jamais lu?
Plusieurs grands chefs-d’œuvre de théâtre. Dieu que ça ne m’intéresse pas de prime abord! Si on pense à moi pour un rôle et que je dois le lire, je le découvre avec grand intérêt, mais je ne suis pas portée d’emblée à lire tout Shakespeare, tout Molière ou tout Tchekhov, par exemple.
Quel chef-d’œuvre est surestimé?
Guerre et paix, de Leon Tolstoï. Je n’ai jamais réussi à le finir. Je le réessaie vraiment souvent.
Quel livre, film, pièce de théâtre ou spectacle, vous a le plus fait rire/pleurer?
Versailles, le film de Pierre Schoeller. Je suis restée dans le cinéma longtemps à pleurer.
Quel est votre plus récent engouement artistique (livre, film, théâtre, album…)?
Le documentaire sur Andy Warhol, sur Netflix
Quelle est votre réplique fétiche?
« Sur un moyen temps! » J’adore dire cette réplique.
Quelle est la pire ou la plus belle chose qu’on vous a dite?
La pire : « Tu as un sérieux retard de culture générale », à l’école de théâtre.
Quelle est la plus grande leçon que la vie vous a apprise?
Je suis si jeune encore! Mais je dirais que de réaliser que la vie n’est pas un concours et que le monde ne juge pas systématiquement m’a allégé l’existence.