Source : Le Devoir
En parcourant le cinquième roman de Nathalie Babin-Gagnon, Les choix de Marie, on ne peut éviter d’y voir, à plusieurs égards, l’influence de l’écrivaine Elena Ferrante et de ses amies prodigieuses. On n’y trouve ni les thématiques, ni la dimension politique, ni le même souffle narratif ; on y décèle toutefois une volonté semblable de témoigner d’une époque et des drames et colères qui la constituent à travers l’amitié unissant deux femmes que tout oppose, destinées à naviguer entre les joies, les tragédies et les surprises de l’existence main dans la main.
« Elena Ferrante agit comme une musique de fond dans mon roman, indique l’autrice, jointe par Le Devoir. Je cherche à m’imprégner de son intelligence, à émuler sa capacité à mettre le récit au-devant de la forme, à mener une histoire grandiose du début à la fin. Les hommes ne craignent pas de nommer leurs inspirations. Ferrante le dit elle-même : il est temps de créer une généalogie, une sororité de femmes qui s’inspirent les unes les autres. »
Comme la romancière italienne, Nathalie Babin-Gagnon part de l’intime — le passage de l’enfance à l’âge adulte — pour témoigner de quelque chose de plus grand ; ici, la guerre — celle qu’on regarde de loin — et qui nous contraint de choisir un camp : celui de l’impuissance ou de l’action.
Adolescente à Val-d’Or, Lauréanne est empêtrée dans une relation sans attrait avec un homme plus vieux qui lui assure mariage, enfants, confort et ennui total. Ce peu d’attrait n’est rien en comparaison à
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