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«Les dangers de fumer au lit»: les danses macabres de Mariana Enriquez

Source : Le Devoir

Son style crépusculaire, sordide mélange d’horreur, de fantastique, d’histoire et de politique, a été comparé aux plus grands maîtres du surnaturel, de Stephen King à Cormac McCarthy, en passant par Ernesto Sábato et Edgar Allan Poe. est de ces voix uniques que l’on s’évertue sans succès à classifier, comme si l’on doutait qu’une telle créativité, lucide, gothique, résolument punk, puisse être autre chose que la somme de siècles d’innovations et de génies littéraires.

Avec le recueil de nouvelles Les dangers de fumer au lit, qui fait suite à la réédition, aux éditions Alto, du roman-phénomène Notre part de nuitplus tôt cet hiver, l’écrivaine argentine réaffirme la souveraineté de son imaginaire, dénouant les mailles et les codes de l’horreur pour y insérer le fardeau d’un peuple brisé par des années de dictature, de cruauté, d’injustices et de censure.

Composé de douze histoires, le recueil met en scène les fantômes, les victimes, les opprimés d’une histoire de corruption et de violence menée par des hommes capables des pires horreurs pour préserver leur pouvoir et maintenir leur statu quo. L’écrivaine embrasse tour à tour le spiritisme, la sorcellerie, le sexe, le cannibalisme et la métaphysique pour former une grande danse aussi macabre qu’envoûtante.

Dans les nouvelles de Mariana Enriquez, les enfants grandissent et les gens disparaissent, mais les traumas restent et se transmettent, telle une malédiction, à travers les lignées de femmes, de génération en génération. Des femmes torturées, affamées, en colère, vivantes en somme, qui envoûtent et effraient, vectrices

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