Constantinople, début du XXe siècle. Dans un contexte de tensions politiques et d’hostilités entre plusieurs clans, dans cette capitale d’un « empire en décomposition », une vie peut se jouer sur un coup de tête ou sur un coup de dés.
À 16 ans, Ziya venge avec des complices l’assassinat de son frère aîné par un clan rival lorsqu’il tue, en plein tribunal, le petit caïd albanais qui devait y subir son procès. Arrêté et condamné pour ce crime, alors qu’il se croyait emprisonné pour longtemps, on lui offrira après un an la possibilité de s’enfuir au Caire. Ziya va y écouler quelques paisibles années d’exil sous la protection de puissants personnages de l’ombre, en attendant de pouvoir leur servir à quelque chose.
Il va se perdre dans le jeu compulsif, l’argent, le pouvoir, les femmes. La violence est accrochée profondément dans le coeur de ce jeune homme sans culture, à la vie intérieure embryonnaire, héros triste du nouveau roman d’Ahmet Altan, Les dés, son quatrième traduit en français.
Pendant les quelques secondes où roulent les dés, rien n’a plus d’impor-tance. Ni la mort, ni la vie ou l’amour. Ahmet Altan »
Jeté lui-même en prison dans la foulée de la tentative de putsch de juillet 2016 contre le président turc Recep Tayyip Erdoğan — tout comme des milliers de ses concitoyens —, l’écrivain et journaliste turc a été condamné à la perpétuité pour avoir prétendument envoyé des « messages subliminaux » lors d’une émission télévisée quelques jours avant les événements.
Malgré les cinq années
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