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«Les désillusions de la démocratie»: Haro sur les démocraties

Source : Le Devoir

L’avenir de nos démocraties n’aura jamais été autant en péril, le péril venant aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Alors que des régimes dictatoriaux puissants comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran et la Turquie se liguent dans une haine mortifère de l’Occident, nos institutions démocratiques sont également menacées par des groupes politiques radicaux de gauche comme de droite. Dans son nouvel exigeant, mais captivant de bout en bout, Les désillusions de la démocratie, la sociologue française Dominique Schnapper se penche sur cette double conjoncture qu’elle juge très inquiétante pour la pérennité des sociétés dites libres. Celles-ci seront-elles assez résilientes pour survivre à cette nouvelle réalité emplie de dangers existentiels ? s’interroge-t-elle.

Le titre de cet essai ambitieux fait d’ailleurs référence à l’ouvrage Les désillusions du progrès (1969) de Raymond Aron, le père de Schnapper. Le célèbre penseur, grand défenseur de la démocratie libérale face à la menace des totalitarismes, y analysait la dialectique de la modernité et de l’égalité. Sa fille — membre honoraire du Conseil constitutionnel français — poursuit en quelque sorte la réflexion, en explorant cette fois les limites et les répercussions d’un modèle qui a du mal à tenir ses promesses. Parce qu’elle engendre une « frustration » inévitable, la démocratie est toujours décevante, souligne-t-elle. C’est qu’elle demeure une utopie qui porte en son sein la possibilité de sa critique, une notion d’incomplétude aussi vieille que la démocratie elle-même, rappelle l’autrice. Or l’aspiration à la liberté et à l’égalité risque en permanence d’être dévoyée par

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