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Les vedettes hollywoodiennes ne seront pas les seules personnalités à qui les passionnés d’univers fantastiques rendront visite ce week-end à l’occasion de la Fan Expo de Toronto. Les dessinateurs des plus grandes bandes dessinées américaines ont quitté la pénombre de leur studio et seront disponibles pour leurs lecteurs lors de ce rendez-vous d’envergure.
Wonder Woman fait aussi partie des héroïnes dessinées par Yanick Paquette
Photo : DC Comics / Yanick Paquette
Marguerite Sauvage a travaillé sur des séries célèbres comme Wonder Woman et Power Girl, de DC Comics. Elle adore participer aux conventions, surtout quand c’est des familles entières qui sont déguisées, incluant le petit de trois ans avec le masque de travers qui prend la pose du super héros qu’il adore, c’est génial !
De son côté, Yanick Paquette participe à plusieurs conventions chaque année. Celle de Toronto est un classique
résume-t-il. Ce collaborateur des séries Ultimate X-Men, de Marvel, ou encore Batman Incorporated assure qu’il y a des fans qui sont presque devenus des amis parce qu’après tellement d’années, [ils] ont vieilli ensemble.
L’artiste n’est pas avare de son temps quand le public vient le voir. Lui qui a travaillé avec des auteurs comme Alan Moore (V pour Vendetta et Watchmen) ou Grant Morrison (Doom Patrol et Batman et Robin), partage des anecdotes.
Yanick Paquette donne aussi ses conseils aux jeunes dessinateurs : Je prends mon temps avec eux, je regarde leur portfolio… Participer aux conventions c’est aussi être la courroie de transmission dans ce milieu.
Le héros préféré de Yanick Paquette, Swamp Thing ou la Chose des marais
Photo : DC Comics / Yanick Paquette
S’affranchir du poids de la tradition
Ces dessinateurs doivent faire preuve d’imagination, comme ils participent à des projets qui ont parfois vu le jour avant leur naissance, mais aussi être capables d’assurer une certaine continuité.
Yanick Paquette a dépassé le stress et s’est débarrassé de la pression de ses débuts, lui qui avait grandi en lisant ces titres
. Après trente ans à pratiquer ce métier, ce n’est plus aussi impressionnant que ça l’a été
.
Ce qu’il peut apporter personnellement est limité. Quand je dessine Batman, ça a déjà été fait mille fois
, explique-t-il.
Marguerite Sauvage a participé à la série DC Bombshells
Photo : DC Comics / Marguerite Sauvage
Marguerite Sauvage essaye de ne pas penser au poids de la tradition
et remarque que certaines séries sont plus faciles que d’autres à renouveler.
En ce qui la concerne, elle cite l’exemple de DC Bombshells, une uchronie basée sur une histoire de la Seconde Guerre mondiale qui a vu les personnages masculins originaux remplacés par des femmes.
Yanick Paquette, qui a une passion pour les insectes, s’épanouit avec Swamp Thing, une espèce de monstre des marais
pour lequel il a passé des heures à regarder des designs de cellule, des trucs microscopiques.
Un milieu en changement
Une autre tradition de laquelle le milieu des bandes dessinées tente de s’émanciper est la domination numérique des artistes masculins.
La féminisation du métier est en cours selon Yanick Paquette. Quand j’ai commencé, il y avait peut-être trois ou quatre femmes qui faisaient de bande dessinée
, se rappelle-t-il.
Il assiste à une évolution de la profession. Aujourd’hui il y a davantage d’éditrices, d’autrices et ça change la façon dont on approche la bande dessinée graphiquement par rapport aux années 1990
, dit-il.
Une évolution dont fait partie Marguerite Sauvage à qui on propose souvent de dessiner des personnages féminins parce que j’ai de l’expérience en illustration de mode
, selon elle.
Elle profite de ces circonstances pour faire bouger les lignes. L’artiste aime [s’]émanciper des costumes qui ont été imaginés par des hommes il y a trente ans
et en faire des choses plus modernes parce qu’il faut le dire, il n’y a pas forcément un sens de la mode chez les auteurs masculins.