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Les fantômes de l’abolition de l’esclavage dans l'oeil d'Howard Zinn

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Le mouvement pour la reconnaissance des droits civiques des Afro-Américains dans les années 1960 s’est exprimé devant le Lincoln Memorial à Washington. Le président n’avait-il pas aboli l’esclavage des Noirs en 1863 ? L’historien Howard Zinn rappelle qu’en 1858, Lincoln avait déclaré qu’« une différence physique entre les races » empêche « l’égalité sociale et politique ». Était-ce le mystère américain ?

Howard Zinn (1922-2010) estime que se trouverait à la source du mystère la « mystique sudiste », celle la Confédération des États du sud du pays, qui soutenait l’esclavage et qui s’est séparée des États du nord, en principe hostiles à celui-ci, lors de la guerre de Sécession (1861-1865) remportée par le Nord. Il conclut avec lucidité : « La spécificité de la mystique sudiste disparaît dès qu’on voit que Blancs et Noirs se comportent en êtres humains, que le Sud n’est qu’un miroir déformé du Nord. »

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Cette réflexion remonte à 1963 et se trouve dans Combattre le racisme, recueil d’essais inédits en français « sur l’émancipation des Afro-Américains », traduit de l’anglais par et préfacé par l’intellectuel noir Cornel West. Le est le fruit de l’expérience de Zinn comme professeur d’histoire de 1956 à 1963 à Atlanta, au Spelman College, établissement d’enseignement supérieur pour jeunes filles noires. En 1963, le collège le licenciera en raison de sa lutte contre la ségrégation raciale.

Part de paradoxe

Malgré sa lucidité, Zinn, né à de parents juifs, n’était pas insensible, écrit-il après y avoir travaillé, au « mystérieux et terrifiant

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