Source : Le Devoir
Sur la célèbre toile La girafe en feu du peintre surréaliste Salvador Dalí, deux immenses figures féminines sans visage, l’une traversée de tiroirs, l’autre tenant un lambeau de chair rouge, marchent sur un sol ocre désert. En arrière-plan, une girafe est en proie aux flammes. Peinte en 1937, pendant la guerre civile espagnole et quelques mois avant l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, cette huile sur bois a été décrite par l’artiste comme « un présage de guerre ».
Dans le roman Les girafes en feu, de Gabriel Allaire, la toile est bel et bien à l’origine d’un conflit, lorsqu’une représentation laminée de l’oeuvre, suspendue dans une salle communautaire d’une résidence pour aînés, embrase les passions révolutionnaires de grands-parents et de leurs adolescents, déterminés à ramener la quiétude dans leur ville.
C’est que, dans leur municipalité de Granby, un parc zoologique — pas celui auquel vous pensez — suscite un intérêt renouvelé auprès de la communauté internationale depuis qu’Olaf, un gorille vedette de cinéma, y a été admis comme pensionnaire. Nostalgiques de succès passés, de grandes vedettes d’Hollywood défilent, dans l’espoir de faire revivre, l’espace d’un instant, gloire et admiration.
Soucieux de profiter de cette possibilité de croissance et de profits, le propriétaire du zoo et de l’hôtel adjacent conclut un partenariat avec une famille d’entrepreneurs du coin : Daniel Fortin, Nancy Vallée et leur fils, Émile. Ensemble, ils organisent des banquets exclusifs, lesquels offrent aux célèbres visiteurs des expériences insolites et un accès privilégié aux animaux ; banquets qui, jusqu’au petit matin, empêchent les
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