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«Les idées noires»: identification d’une femme

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« Vous vous réveillez un matin, vous êtes noire. » Pas à la faveur d’une métamorphose rapide ou progressive, mais comme ça, du jour au lendemain. On n’est pas chez , que l’on se rassure, et cette mue est de celles qui ne sont pas les plus visibles.

Les idées noires, le second roman de Laure Gouraige, auteure née à en 1988, est assurément l’un des plus étonnants de ce début d’année. Il prend à bras-le-corps, avec une ironie délicate, coulante, une quête identitaire aussi réelle qu’inattendue.

Pour la narratrice, elle se présente à la faveur du coup de fil d’une journaliste lui demandant de témoigner du racisme antinoir dont elle a pu être victime. « Noire, moi ? » s’étonne cette Parisienne à l’« alcoolisme raisonné », traductrice de l’allemand dans la jeune trentaine, qui avait toujours pensé ne pas être plus blanche que noire. Sans crier gare, c’est le train de l’identité (« Un nid à bouse. ») qui la rattrape et lui passe sur le corps.

« Vous n’étiez personne la veille, voilà que vous êtes noire », pense la jeune femme, paniquée, née d’une mère blanche et française et d’un père originaire d’. Un pays où elle n’a jamais mis les pieds, une « moitié d’île » dont la jeune femme ignore presque tout, tout en portant le fardeau et la honte de sa propre ignorance.

De malaises en malentendus, on la suit ainsi à travers le sinueux parcours de sa prise de conscience, qui la mènera jusqu’à Miami, où réside une grande partie de la famille

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