Source : Le Devoir
Cet hiver, les romanciers français nouent et dénouent les liens qui nous unissent aux nôtres, aux autres et à l’Histoire.
Avec le rythme dense et implacable qui la caractérise, Marie-Hélène Lafon retourne dans le Cantal, les terres de son enfance, pour raconter l’histoire d’une famille d’agriculteurs marquée par la violence et l’isolement. Dans un exercice de précision d’une grande virtuosité, elle échafaude avec Les sources (Buchet Chastel, 13 février) une saga familiale où se miroitent les pièges qui abîment la mère et le père — ceux des coups, de la honte, du corps pour elle, ceux de la masculinité, des attentes, de l’ambition pour lui. Comme dans son roman précédent, Histoire du fils, qui lui a valu le prix Renaudot, l’écrivaine sonde avec brio les galeries profondes et révélatrices qui se creusent sous les silences.
« Je suis une archive à moi tout seul », déclare Mathieu Lindon dans Une archive (P.O.L., 13 février). À partir des souvenirs de sa relation tumultueuse avec son père, Jérôme Lindon, directeur des Éditions de Minuit de 1948 à 2001, l’écrivain traverse les grands mouvements politiques etlittéraires de la deuxième moitié du siècle, de l’Occupation à la guerre d’Algérie, en passant par la Libération. On y croise tour à tour Samuel Beckett, Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet et plusieurs autres dans un récit drôle, lumineux, mais sans concession.
Pierre Lemaitre livre cet hiver le deuxième volet de sa tétralogie sur les Trente Glorieuses, dans laquelle il met de nouveau en scène la famille Pelletier. Alors que le premier
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