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«Les manquants»: remettre nos modes de vie en question

Source : Le Devoir

Dans son précédent roman, Autobiographie de l’étranger (Flammarion, 2020), en lice pour les littéraires du Gouverneur général 2020, -Ève Lacasse déballait tout : son enfance triste et isolée dans une famille rigide qui décourageait les sensibilités artistiques, son désir tout plaquer qui l’a menée à quitter son Gatineau natal pour refaire sa vie en , les marges dans lesquelles elle évolue et qui l’empêchent depuis toute petite d’appartenir entièrement au , les luttes et les révolutions qu’elle mène par la littérature. Le processus d’écriture, long et douloureux, a donné naissance à une autofiction sublime, mais surtout, à une artiste, qui jusqu’alors refusait de se percevoir comme telle.

« S’autoriser à écrire, quand tu viens d’une famille qui s’oppose à l’écriture ou qui la voit au mieux comme un passe-temps semblable au tricot, c’est hyperlong, indique-t-elle, en entrevue avec Le Devoir lors d’un bref séjour à . M’affirmer comme artiste a été la chose la plus difficile à faire, mais aujourd’hui, je n’ai plus aucun compte à rendre. J’ai affronté mes monstres les yeux dans les yeux. Je suis libre. »

C’est cette liberté nouvelle qui permet aujourd’hui à de présenter Les manquants, un roman dans lequel elle embrasse entièrement la fiction, et le travail de création qu’elle sous-tend, relevant avec brio les défis idéologiques et formels qu’elle s’estposés en début d’écriture.

Trois femmes, , Hélène et Joan, se réfugient dans une commune autosuffisante en campagne à la suite de la disparition du mari de la première. Convoquées au commissariat, les

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