Il y a exactement trente ans paraissait en anglais la première enquête du commissaire Guido Brunetti, de la questure de Venise — Mort à la Fenice ne fut toutefois disponible en français que cinq ans plus tard. Depuis, régulièrement chaque année, Donna Leon, la plus italienne des Américaines, revient à son personnage pour creuser dans un nouveau livre les complexités de l’âme humaine. Si vous ne le savez pas encore, Donna Leon est une bénédiction. Et Guido Brunetti, un « honnête homme » comme il ne s’en fait plus.
Dans Les masques éphémères, la Sérénissime se remet à peine de l’invasion touristique estivale que déjà, au milieu d’une nuit, on retrouve deux jeunes Américaines fort amochées sur le quai des urgences de l’Ospedale. La première reprend connaissance rapidement, avec un bras cassé, mais l’autre, dont le visage est tuméfié, sombre dans un coma profond. C’est ainsi que Brunetti et sa collègue Claudia Griffoni se retrouveront bientôt plongés dans une affaire aux proportions insoupçonnées.
Le vertige du banal
Grâce à la jeune fille au bras désormais en écharpe et aux caméras de surveillance du quai de l’hôpital, les deux policiers identifieront rapidement les hommes qui ont « déposé » les Américaines en pleine nuit. Ils saisiront aussi, en les interrogeant, que tout cela est le fait d’un bête accident… mais que le jeune conducteur du bateau qui filait trop vite sur la lagune cache quelque chose. C’est à partir de ces simples éléments, tout comme de la relation de confiance qui unit Brunetti et
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