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Les origines du manga japonais, véritable phénomène culturel

 

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Il s’en imprime plus de 1 milliard d’exemplaires chaque année, sans compter les produits dérivés. Le manga se caractérise par son style unique; il se lit de droite à gauche, est souvent imprimé en noir et blanc, ses personnages sont très typés, avec de grands yeux clairs démesurés, et son découpage rappelle le cinéma. La sociologue Valérie Harvey, chercheuse au postdoctorat à l’Université Konan, au , nous raconte ses origines.

En japonais, manga signifie « série d’images », et ce mot apparaît pour la première fois à la fin du 19e siècle. Le Japon était fermé aux étrangers, rappelle Valérie Harvey. En 1858, l’Occident a forcé le pays à s’ouvrir et à commercer. « Les Japonais vont découvrir les journaux, les caricatures. »

Deux théories s’affrontent au sujet de l’apparition du premier manga. La première veut que l’Anglais Charles Wingman ait publié, à la fin du 19e siècle, des journaux avec ces premières séries illustrées. L’autre dit que le manga était déjà présent dans les œuvres du maître Katsushika Hokusai.

« Il y a la vie quotidienne qui est représentée pour la première fois. Il y a aussi cette idée de critique, parfois, qui va être visible sur une simple image. »

— Une citation de 
Valérie Harvey, sociologue
Un dessin d'un homme qui pousse une femme portant un panier sur la tête.

L’oeuvre de 1819 Une femme célibataire, Ōiko avait la force surhumaine de Katsushika Hokusai

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La Seconde Guerre mondiale est un point décisif pour l’évolution du manga. Pendant la guerre, le manga était militariste et patriotique en raison de la censure. Le maître Tezuka Osamu, considéré comme le dieu du manga, a remis en question cette manière de voir cet art. Dès lors, le manga est devenu plus critique envers la société. Plus tard, par exemple, avec Astro le petit robot, le mangaka Tezuka Osamu a remis profondément en cause l’humanité et la société japonaise.

Plusieurs styles

Le manga a longtemps été un domaine exclusivement masculin, mais les auteures se sont peu à peu fait connaître avec leurs créations. Les mangakas sont devenues populaires et ont créé de nouveaux genres, dont le yaoi, des histoires d’amour entre garçons, ou le yuri, des relations amoureuses entre filles.

Valérie Harvey explique que le manga se décline en plusieurs styles :

  • le shonen, pour les garçons adolescents
  • le josei, pour les femmes, et qui parle d’enjeux contemporains
  • les mangas historiques comme La rose de Versailles.

Les grands yeux ronds des personnages de manga s’expliquent comme suit : « Plus les yeux sont grands, plus le personnage est honnête. Plus il est proche de l’enfance. »

Chose certaine, au Japon, le manga est un patrimoine artistique d’exception, mais aussi un formidable produit culturel d’exportation.

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