« Les gens pensent que les livres restent dans la bibliothèque la nuit alors qu’ils partent à la recherche des lecteurs endormis. C’est ainsi qu’on se réveille le matin avec le goût d’un récit sur les lèvres », écrit Dany Laferrière, dans son cinquième roman dessiné, Dans la splendeur de la nuit. Pour l’occasion, il entre par effraction dans la nuit, son intimité et ses délices, avec pour seul rêve la volonté d’en faire partie. Le Devoir l’a rencontré chez lui, dans un Villeray où le soleil rivalisait d’orangé avec les cônes de la rue.
On entre chez Dany Laferrière comme dans un livre : quelques personnages sont là, au coeur d’une scène, qui vous invitent au pas de leurs mots et aux battements de leur danse. Les histoires flottent dans l’air et les bouquins — l’essentiel de ce qui s’offre à la vue — sont aux aguets, jouant du coude dans les bibliothèques. Notre regard glisse sur les titres. C’est la nourriture du moment. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ne sont ici que de passage, puisque Maggie, la femme de l’écrivain, envoie régulièrement une sélection d’oeuvres qui regarniront les bibliothèques de Haïti.
Le jour à l’envers
On s’assied à peine que l’académicien plonge dans une nuit qui, dans ses mots, brille plus fort que le jour : « Quand j’étais enfant à Petit-Goâve, mon grand-père me réveillait parfois pour contempler un ciel étoilé. Parce que la nuit devrait être un bien universel. » L’envers du jour met en lumière bien des paradoxes, et il regrette
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.