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Les romans à 10 sous, un phénomène oublié de la littérature d’ici



 

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La fille farouche, Nuit divine, Le professeur caresses : bien avant l’arrivée des romans Harlequin, le a connu le roman à 10 sous. « Le roman sentimental a une longue tradition qui vient du anglo-saxon et de la tradition française », explique -Pier Luneau, professeure de littérature à l’Université de Sherbrooke et coautrice du L’amour à 10 sous : le roman sentimental québécois de l’après-guerre.

Dans les années 1940, un nouveau format apparaît : le fascicule, petit frère du dime novel européen (roman à 10 cents). Petit et imprimé sur du mauvais papier, il raconte une seule histoire. Ces romans sont plus « modernes » que le reste de l’offre de l’époque, le « roman français, catholique, qu’on dit BCBG [bon chic bon genre] ».

Vendus dans les kiosques à journaux, ces fascicules sont des productions locales. « L’histoire la plus répandue est celle d’une jeune fille qui quitte son village et qui arrive à la ville. Elle va souvent s’installer dans les quartiers de l’est. […] Éventuellement, elle va tomber amoureuse de son patron, et, si elle est chanceuse, migrer à la fin avec lui dans les quartiers de l’ouest de la ville », raconte .

Selon la professeure, « il y a une certaine aspiration à la liberté pour ces femmes, d’autant plus qu’elles travaillent ».

Des collectionneurs estiment que la littérature fasciculaire au Québec équivaut à 11 000 romans publiés par 66 éditeurs. À lui seul, Police journal publie 5500 titres.

La page couverture de ces romans est souvent aguichante, mais le contenu de ceux-ci n’a rien d’érotique. « Ces fascicules sont distribués dans les kiosques à journaux. Donc, évidemment, il faut qu’ils se démarquent », précise Marie-Pier Luneau. « Le contenu est tout à fait moral » afin de ne pas déplaire au clergé.

Également dans cette entrevue, Marie-Pier Luneau dévoile ce qui a remplacé les romans à 10 sous, et elle nous révèle quel romancier québécois célèbre a appris à écrire en les rédigeant.

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