Source : Le Devoir
« Pour [le golfeur], la balle n’est rien de moins que du destin en concentré. Il la frappera comme il aborde la vie en général, pour l’occasion condensée là, à ses pieds, en un point blanc », écrivait Louis Godbout, dans Du golf. Parcours philosophique (LIBER), un essai publié dans la foulée de l’obtention de son doctorat en philosophie, en 2007.
Pour celui qui est désormais scénariste et cinéaste, le terrain de golf constitue une parfaite réplique de la société ; un microcosme qui en contient tous les travers, les valeurs et les contradictions, tous plus ou moins logiques, régis par des étiquettes et des cadres contraignants. On y croise des joueurs aux multiples visages, affichant, devant la cible, la fierté du paon, la confiance du lion, la fourberie du serpent, l’intelligence du renard ou la nervosité du cerf.
« C’est ma grand-mère qui m’a initié [au golf] quand j’étais petit, raconte le cinéaste. Comme tous les golfeurs, je suis inspiré par ma pratique, mais je suis aussi un traître, parce que le golf me semble une espèce de comédie perpétuelle. Tout le monde joue au golf — j’ai joué avec des prêtres, avec des chanteurs d’opéra — et tout le monde triche. Si tu veux te moquer de la nature humaine, de la duplicité, de l’hypocrisie et de la bullshit, c’est le sport parfait. »
L’intelligence de la farce
Dans Les tricheurs, son second long métrage, le cinéaste exploite ce côté burlesque pour composer une comédie satirique grinçante et ingénieuse, où les personnages
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