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«L’été de la colère», Elizabeth Lemay

Source : Le Devoir

« Ai-je le droit d’écrire si je n’ai pas fini de me soumettre ? » Dans ce récit sous forme de coup de gueule, Elizabeth Lemay (Daddy Issues, Boréal, 2022) embrasse tous les paradoxes de la femme moderne pour revendiquer son droit d’être en colère, émotive, irrationnelle, hystérique, mais aussi son droit de séduire, d’être à genoux devant les hommes, de se priver de manger et de passer sous le bistouri pour répondre à des codes instaurés et jalousement protégés par ceux qui mènent le monde, qu’elle s’acharne à dénoncer. S’appuyant sur les écrits des sorcières qui l’ont précédée — Nelly Arcan, Annie Ernaux, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, Virginia Woolf ou encore Virginie Despentes —, elle étudie les mécanismes sociétaux qui la maintiennent en constante inadéquation avec elle-même et avec le monde plus égalitaire qu’elle souhaite voir advenir. Même si ses idées et ses révoltes ne sont pas nouvelles, et que le flux de sa pensée n’est pas toujours cohérent, l’autrice crache au visage de l’époque dans une langue agile et envoûtante qui se dévore, et reflète une entièreté de corps et d’esprit à laquelle on ne peut qu’aspirer.

L’été de la colère

★★★

Elizabeth Lemay, Boréal, Montréal, 2024, 176 pages

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