Paru en premier sur (source): journal La Presse
Elizabeth Lemay est en colère contre les hommes en général, et la culture du viol en particulier. Tenez-vous-le pour dit : si ce genre de propos vous saoule, et que vous croyez avoir tout entendu (et soyons francs, beaucoup a déjà été dit), passez votre tour. Mais si vous carburez à une certaine littérature féministe engagée, vous allez être servis.
Mis à jour à 12h00
Après Daddy Issues (2022), un premier roman un brin exaspérant sur la vie (et surtout les nuits) d’une maîtresse, l’autrice à la plume fluide et littéraire propose ici une réflexion à notre humble avis plus aboutie, assurément plus engageante, sur les relations hommes-femmes, son sujet de prédilection. Précision : sur les inégales relations hommes-femmes, serait-il plus juste d’écrire. Parce que le clou du sujet, il est là : dans les rapports hétérosexuels de domination et de soumission, culturellement acquis.
Oubliez la surabondance de confidences (celles-ci étant plutôt saupoudrées ici ou là), l’autrice y va cette fois d’une série de réflexions, ponctuées de références féministes. Pensez : Simone de Beauvoir, Virginie Despentes, Annie Ernaux, Mona Chollet. Ainsi, si on ne naît pas femme, comme dirait l’autre, on ne naît pas non plus excitée par les rapports de domination, soulignera Elizabeth Lemay. Le texte, une véritable invitation à la colère (voire à la révolution) qui fesse un peu dans tous les sens, se conclut tout de même sur une note lumineuse : une déclaration d’amour… à la littérature !
L’été de la colère
Boréal
176 pages
