« La crise qui menace actuellement les fondements symboliques de nos sociétés », selon les mots de Gérard Bouchard, préoccupe beaucoup cet historien, collaborateur de la rubrique Point de vue au Devoir. Son essai Pour l’histoirenationale (Boréal, 9 mai) pourra, espère-t-il, « contribuer à atténuer la crise » par « une nouvelle ferveur » à l’égard d’un genre « remis en question ».
Il est symptomatique et même ironique que ce plaidoyer paraisse la même année que Portraits d’un suicidé (Leméac, 1er mars), livre du biographe littéraire François Harveyconsacré à l’écrivain Hubert Aquin, disparu tragiquement il y a 45 ans. L’oeuvre d’Aquin, par sa modernité, avait, comme l’explique Harvey, affranchi notre libération culturelle de la prédication.
C’est une vision critique et contemporaine de l’histoire nationale, à l’heure de l’invasion russe de l’Ukraine, qu’aborde l’ouvrage collectif Quand l’histoire sert à faire la guerre, sous la direction de Benjamin Deruelle, de l’UQAM (Leméac, 23 mars). Dans Chronique d’un temps fou (Lux, 9 février), Véronique Dassas, essayiste et journaliste, chroniqueuse à la revue Liberté, continue, quant à elle, à dénoncer les « guerres occidentales ». Comme l’indiquent les Éditions du Septentrion, leur collection « “Aujourd’hui l’histoire” poursuit le travail de médiation historique entrepris par l’animateur Jacques Beauchamp sur les ondes d’ICI Radio-Canada Première ». Leur livre, Paix et guerre au XXe siècle (Septentrion, 25 avril), de l’historien Carl Bouchard, présente la Société des Nations (1920-1946) comme une « éphémère illusion d’une paix éternelle » et traite davantage de la guerre.
Heureusement, l’histoire évoque aussi le contraire de la guerre : le rapprochement entre les peuples. L’ouvrage collectif Québécois et Autochtones (Boréal, 28 mars), sous la
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