Nous vous encourageons à lire le journal La Presse, superbe cahier livres!
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Robert Lalonde a souvent dit que les écrivains, qu’il cite abondamment dans ses livres, étaient ses amis. Un de ses plus précieux est Gustave Flaubert, dont il a lu et relu la correspondance avec ses contemporains comme Maupassant, George Sand et Louise Colet.
Publié à 8 h 00
Il a poussé son admiration un pas plus loin dans ce faux recueil et vrai roman, où il s’invente un échange épistolaire assidu et passionné avec l’auteur de Madame Bovary. C’est une étrange prémisse à laquelle il faut s’abandonner sans trop se questionner, accepter sans broncher les formules de politesse et d’affection ou les inquiétudes suscitées par le silence de l’autre.
Au-delà de la convention à laquelle on adhère ou pas, on retrouve dans ce livre au très beau titre, L’imagination que donnent les vraies tendresses, tout ce qui obsède Robert Lalonde, le rapport à la nature, la quête du style, la présence au monde, la dévotion à la littérature.
Il y a des moments plus amusants – on a bien aimé la « critique » que fait Flaubert de l’œuvre de Proust, que Robert Lalonde lui a fait parvenir à travers l’au-delà. Et d’autres, plus fatalistes, comme ce court résumé, par période, de ce qu’est devenue l’humanité entre le début du XXe siècle et les années 2000.
Si on a l’impression d’être ici dans le mode mineur d’un de nos plus grands écrivains, cela ne nous empêche pas de savourer son écriture plus que riche, poétique et envoûtante, et la finesse unique de son esprit alerte.

L’imagination que donnent les vraies tendresses
Boréal
180 pages