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Source du texte: Lecture
L’idée de notre grand dossier de l’été a germé au printemps 2021, après que la Commission Relève de la CAQ (l’aile jeunesse du parti) eut proposé la création d’un corpus d’œuvres de la littérature québécoise à l’intention des écoles de la province. Son objectif était de « transmettre un héritage partagé afin d’unir les Québécois autour de ce que nous avons en commun ».
Cette proposition a été reçue assez tièdement, d’abord par les enseignants de français, qui ont déjà de nombreuses ressources sur lesquelles s’appuyer pour suggérer des lectures à leurs élèves (et qui tiennent à leur autonomie professionnelle), puis par des commentateurs qui doutaient de la pertinence même de l’initiative, ou qui y voyaient une tentative de politiser la littérature. « Il est presque mignon de croire que la lecture de Menaud, maître-draveur éloignera quiconque de l’hégémonique culture états-unienne », écrivait David Desjardins dans nos pages. « Il est plus naïf encore de prétendre que ce florilège de fictions puisse être autre chose que politique, peu importe qui en choisirait les œuvres. »
Pour ma part, je songeais que le noble objectif invoqué entrait en conflit avec un autre, peut-être moins grandiose, mais bien plus vital dans les écoles : amener les élèves à aimer la lecture. Quiconque a élevé un enfant sait que la meilleure façon de lui donner le goût des livres est de le laisser lire ce qui lui plaît. Après tout, les jeunes ne sont pas si différents des adultes ; qui a envie de consacrer des heures à un roman dont