Paru en premier sur (source): journal La Presse
L’année de ses 7 ans, Stéphane Laporte a reçu pour Noël le présent qu’il désirait le plus : une paire de patins. Ce souvenir d’enfance lui a inspiré son tout premier livre jeunesse, Un cadeau de Noël en novembre. Car, oui, comme l’indique le titre de l’album, cette année-là, le père Noël lui avait rendu visite bien avant le réveillon.
Publié à 13 h 00
Ce n’est pas la première fois que le collaborateur de La Presse raconte cette histoire. Dans les pages du quotidien, il en a parlé à plus d’une reprise. Grand fan de hockey, le petit Stéphane rêvait de jouer pour le Canadien comme son idole, Jean Béliveau. Mais pour y arriver, il devait d’abord apprendre à patiner. Voilà pourquoi, pendant deux ou trois ans, le mot « patins » a trôné au sommet de sa liste de Noël.
« Ma mère a eu la sensibilité de m’offrir ce cadeau au mois de novembre », raconte, en entrevue téléphonique, l’auteur, producteur et concepteur télévisuel.
La mère de Stéphane Laporte se doutait très bien que son fils n’arriverait pas à patiner. « Je suis né avec les jambes croches », rappelle-t-il.
PHOTO FOURNIE PAR STÉPHANE LAPORTE
Stéphane Laporte à 7 ans
Comme de fait, malgré des heures d’entraînement avec son grand frère et d’innombrables chutes sur la glace, le petit Stéphane n’a jamais réussi à patiner.
Si sa mère lui a offert ce présent en novembre, c’était pour qu’il n’ait pas de chagrin à Noël.
On pourrait croire que l’album raconte une histoire triste, mais non. « C’est un livre sur la résilience. “Quand on veut, on peut”, ce n’est pas toujours le cas. Mais on a tous un pouvoir en nous. C’est ce pouvoir-là qu’il faut trouver. Moi, ça a été l’écriture », confie l’auteur, qui, enfant, s’amusait à écrire le compte rendu des parties du Canadien. « Je vais écrire sur le hockey. Et j’aurai l’impression de patiner. Écrire, c’est ressentir. Écrire, c’est rêver », fait-il dire au jeune héros de son album.
On a tous dans notre vie à vivre des échecs. Je trouvais que c’était une belle façon pour un enfant de lui apprendre comment se relever d’un échec.
Stéphane Laporte
Près de 30 ans d’attente
La première fois que Stéphane Laporte a raconté publiquement ce souvenir d’enfance, c’était dans les pages de La Presse en 1997. Touché par ce récit, l’illustrateur Jacques Goldstyn lui a envoyé une lettre dans laquelle il expliquait qu’il aimerait pouvoir en faire un livre jeunesse. « Il était déjà très connu parce qu’il faisait Les Débrouillards », rappelle l’auteur.
Or, la lettre ne s’est jamais rendue à son destinataire.
Près de trois décennies plus tard, c’est pourtant Jacques Goldstyn qui signe les illustrations d’Un cadeau de Noël en novembre. Et non, ce n’est pas parce que la lettre égarée a été retrouvée.
Lorsque son ex-conjointe et amie Marie-Pier Beaulieu lui a proposé d’écrire un livre pour les enfants aux Éditions de la Bagnole, elle lui a tout de suite suggéré Jacques Goldstyn comme illustrateur. « J’ai regardé les albums jeunesse que Jacques avait faits. J’ai trouvé ça vraiment beau. C’est touchant. J’aime son dessin. J’aime ses récits », indique l’auteur.
Une rencontre a donc été organisée entre les deux hommes et c’est à ce moment-là que Stéphane Laporte a appris l’existence de la lettre. « Ça fait 26 ans que je veux la faire, cette histoire-là », lui a dit l’illustrateur.
Retour dans le passé
Pour mettre en images le récit, Jacques Goldstyn s’est rendu dans l’ancienne maison familiale, où vit maintenant la sœur de Stéphane Laporte.
L’auteur est d’ailleurs touché que les illustrations reflètent si bien ses souvenirs.
La scène du salon est tellement fidèle à mes soirées de jeunesse. Moi, je suis couché sur le ventre sur le divan bleu devant la télé en noir et blanc et mon père est étendu sur le divan vert en train de ronfler.
Stéphane Laporte
Même les œuvres d’art abstraites qui décoraient les murs de la pièce ont été reproduites, se réjouit celui qui aimerait collaborer de nouveau avec Jacques Goldstyn pour un prochain album jeunesse.
Le livre se termine par une invitation à ne jamais arrêter de rêver. Aujourd’hui, à quoi rêve Stéphane Laporte, lui qui a une carrière bien remplie ? « J’aimerais toujours trouver des projets qui rendent les autres heureux. […] En écrivant ce livre-là, j’espère réaliser ça. C’est toujours mon but quand je fais des projets. »
Un cadeau de Noël en novembre
Éditions de la Bagnole
Dès 4 ans
