Source : Le Devoir
L’écrivain emprunte à l’imaginaire des mythes pour offrir un récit sur la précarité de nos liens avec la nature.
En 2020, l’Australie, en proie à d’immenses feux de brousse, a perdu près de 5,8 millions d’hectares de forêts tempérées, soit plus du cinquième de sa canopée. Depuis de nombreuses années, d’importantes sécheresses et une baisse des précipitations causées par les changements climatiques rendent cette région parmi les plus arides du globe hautement vulnérable.
Il faut peut-être y vivre au quotidien, ressentir la brûlure du soleil sur sa peau, entendre les animaux suffoquer, assister à l’assèchement et au pourrissement des récoltes ou constater la précarité dans laquelle plonge l’incertitude pour comprendre la petitesse de l’humain devant la puissance de la nature, les ravages causés par son hubris et son obstination à dominer, domestiquer, exploiter, prendre sans jamais donner en retour.
Cette vulnérabilité est au coeur de L’oiseau de pluie de Robbie Arnott, une réflexion aussi fascinante qu’impitoyable sur la précarité des liens qui unissent les êtres vivants à la nature. Pour illustrer la magnitude de son sujet, l’écrivain tasmanien emprunte à l’imaginaire des mythes et bâtit un univers pétri de réalisme magique, à la croisée du fantastique et de la dystopie, dans lequel on entre avec les yeux lucides et impressionnables de l’enfance.
Recluse en montagne depuis qu’un coup d’État a déclenché une guerre civile dans son pays, Ren survit grâce à la trappe, à la cueillette et à son ingéniosité. Lorsque des soldats, dirigés par une femme magnétique,
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