Source : Le Devoir
Troisième roman de Martin Talbot (Trop-plein, Cette confusion sera superbe), Ma langue étrangère met en scène un personnage exécrable qu’on suivra avec un malin plaisir et pour lequel on parviendra à éprouver quelque peu d’empathie. Sur le point de se faire amputer la langue, un homme cherche un porte-parole. Lorsque cette personneapprend qu’il a tenu des propos racistes à l’endroit de ses voisins, elle décline l’offre. Privé de la parole et du goût, le narrateur prend alors toute la mesure de ce qu’il a perdu. « Je touche à une autre vie. Je ne suis plus la victime de mon histoire, mais bien le maître de ma destinée. » Avec humour et esprit, le réalisateur de Henri Henri se livre à une réflexion sur le sens et le poids des mots, sur l’attachement à la langue maternelle et sur la valeur de la parole. Tandis qu’il lui donne la chance de se racheter, l’auteur entraîne graduellement son personnage dans un récit à saveur fantastique évoquant avec bonheur les nouvelles de Gogol (Le nez, Le manteau).
Ma langue étrangère
★★★
Martin Talbot, Stanké, Montréal, 2023, 168 pages
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