Source : Le Devoir
Au septième étage des Ateliers 3333, dans Saint-Michel à Montréal, l’atelier de Marc Séguin est envahi de l’insistante cacophonie de la Métropolitaine, ce monstre de béton, tapis rouge des poids lourds, qui défigure et pollue la métropole. « Un des artistes qui louent un local plus bas m’a dit que ça lui rappelait le bruit de la rivière », affirme-t-il, un sourire ironique aux lèvres.
Paradoxal, pour un artiste, de s’installer au bord d’une autoroute, dans un quartier qui a plutôt mauvaise presse, pour laisser émerger l’inspiration et la création. « Pas pour moi, répond le peintre. De tout temps, je pense que les artistes ont été attirés par les quartiers excentrés. J’aurais les moyens de m’acheter un gros loft dans le Vieux-Montréal ou le Mile-End, mais la vraie vie, elle est ici. »
Dans sa pratique, Marc Séguin admet aimer aller à contre-courant des tendances, chatouiller les conventions, créer le malaise et la remise en question. « Il n’y a rien de grand qui naît du confort. »
Son nouveau roman, Un homme et ses chiens, s’inscrit dans cette volonté de déstabilisation ; le personnage principal — pas toujours facile à aimer — étant conçu pour représenter certaines failles de l’humanité qui la conduisent tout droit à la catastrophe.
Amour et destruction
Présenté comme une fable, le récit brosse le portrait complexe d’un homme qui entretient des rapports difficiles, empreints de rage et de cynisme, envers le réel et les êtres qu’il aime. Désillusionné par l’artifice des conventions affectives et par une société consumériste confortée
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