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« Il y a une faille dans tout », dit Mariana Mazza. En tout, même en elle ? Surtout en elle, constate-t-on grâce à Montréal–Nord, son premier roman, d’une étonnante sensibilité. « Je sais qu’il y a des gens qui sont confrontés par des énergies comme la mienne. Ils vont enfin pouvoir comprendre que je ne suis pas juste la fille qui arrive à la télé et qui crie. »
Publié à 7h00 ✓ Lien copié Dominic Tardif La Presse
Dans le salon de Mariana Mazza, il y a deux chiens, Bobby et Lino, beaucoup de coussins et une quantité de livres digne de l’arrière-boutique d’une librairie. « Ça, c’est juste les deux derniers mois », lance-t-elle en pointant une pile d’une centaine d’achats récents, parmi lesquels L’aveuglement de l’écrivain nobélisé José Saramago, Les rois du silence d’Olivier Niquet et Génération Canal Famille.
Enfant, il arrivait que la petite Mariana rentre directement chez elle, après l’école, pour faire ses devoirs sur la table de la cuisine, pendant que sa mère préparait déjà le souper et que la radio jouait très fort. Mais la plupart du temps, Mariana s’arrêtait à la bibliothèque Charleroi (aujourd’hui Yves-Ryan) ou à celle du parc Ottawa pour s’enfoncer en toute quiétude dans ses manuels et feuilleter les nouveautés. « C’était mes moments de délinquance », blague-t-elle en se rappelant la jeune fille studieuse qu’elle a été.
« La bibliothécaire me disait : “C’est maximum dix livres par emprunt, mais je te laisse en prendre douze. Tu le dis à personne, c’est notre secret !” », écrit-elle dans Montréal-Nord. Hommage à sa mère, enquête sur ses origines, chronique d’un quartier dont on parle rarement en bien ; ce touchant premier