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Marie-Sissi Labrèche, indomptable écrivaine

Source : Le Devoir

Interviewer , c’est se laisser entraîner dans un courant rapide. Elle parle comme elle écrit : avec urgence, sans détour. Elle s’excuse — souvent — presque par réflexe, comme si sa lucidité risquait de heurter. Elle avoue : « J’écris avec humilité. J’écris en me regardant vraiment. Je ne me cache pas. De toute façon, je parle tellement vite. Je ne saurais pas me cacher. »

Dans Un roman au four, autofiction publiée ces jours-ci , l’écrivaine à qui l’on doit entre autres l’incisif Borderline  il y a un quart de siècle (!) — tente d’écrire un roman, se heurte à l’épuisement lié aux tâches domestiques, aux bruits de la maisonnée et aux attentes diffuses des autres. La charge mentale ne se limite pas aux obligations concrètes : c’est aussi un parasitage permanent, une impossibilité de penser librement.

Dans ce livre, son flot de pensées, livré sans ponctuation autre que les quelques virgules çà et là, va tous azimuts sur 160 pages : « … je reste là bétonnée sur mon sofa avec mon portable sur les genoux à regarder à la télé une comédienne parler de son TDAH en gigotant sur son fauteuil d’interviewée comme si elle souffrait de vaginite, peut-être qu’inconsciemment c’est ma manière de me révolter, de me rebeller, ma petite grève syndicale de divan avec ma chatte à côté de moi, parce que pourquoi c’est toujours à moi de me coltiner le poulet la vinaigrette les légumes à éplucher, pourquoi c’est toujours moi qui dois faire rouler cette foutue baraque, parce que

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