Dans Le jeune homme (Gallimard, 2022), l’écrivaine nobélisée Annie Ernaux racontait son idylle avec un garçon « qui était dans la première fois des choses ». Elle avait 54 ans, il en avait 30 de moins. « Il était le porteur de la mémoire de mon premier monde », écrivait-elle dans ce court récit qui racontait leur histoire. Trente ans plus tard, devenu lui aussi écrivain, ce jeune homme nous offre en partie, avec Mauvais élève, sa propre version de cette histoire d’amour, façon Rousseau et Mme de Warens. Philippe Vilain, romancier et essayiste né en 1969 dans un milieu modeste, retrace la trajectoire improbable qui a mené à leur rencontre. Cancre, sans ambition, avançant « dans l’existence sans certitudes, sinon celle de n’être doué pour rien », il nous raconte sa « conversion » d’homme sauvé en quelque sorte par la littérature, celle qu’on lit autant que celle qu’on fait. Une autobiographie intellectuelle et amoureuse exemplaire, mêlée avec un peu d’hommage et une part de règlement de comptes.
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