En mai 2020, une semaine après qu’elle eut remonté le cours du Saint-Laurent jusqu’à Montréal, on s’en souvient, une jeune baleine à bosse avait été retrouvée morte. À quelques kilomètres de là, peu de temps après, fascinée par le mammifère marin qu’elle appelait un « mégaptère », la mère de Martine Béland est décédée après une longue maladie. Ces événements sont à ses yeux un rappel « que la mort est dans la nature des choses ». Ce qu’elle fait de belle façon dans Mégaptère, un court essai méditatif. Une occasion de revisiter sa « géographie affective », de Saint-Lambert à la baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, où cette spécialiste de Nietzsche habite désormais, en passant par Saint-Michel-de-Bellechasse, en essayant de faire sens de certains silences familiaux « pour dire un passé qu’on n’a pas voulu nommer ». Elle devine ainsi ce qui n’est plus dans le sable qui compose la plage sur laquelle elle marche, et nous rappelle que la mort, même lorsqu’on ne veut pas la voir, est partout et qu’il « vaut mieux l’apprivoiser ».
Mégaptère
★★★
Martine Béland, Leméac « L’inconvénient », Montréal, 2023, 84 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.