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«Mélasse de fantaisie»: une enfance dans la gangrène du Faubourg

Source : Le Devoir

Francis est né quelque part entre le fleuve Saint- et la rue Sainte-Catherine, dans les rues enfumées et bruyantes du Faubourg à m’lasse . Ce quartier ouvrier aujourd’hui disparu devait son surnom, si l’on en croit la rumeur, à l’odeur de la mélasse provenant des quais du port.

Comme plusieurs enfants démunis du voisinage, il grandit élevé à gauche et à droite par qui est assez sobre pour l’accueillir, bercé par le son des voitures qui roulent dans les ruelles tapissées de « garnottes », l’imaginaire fleuri par les mythes et légendes qui précèdent les robineux du coin. Il joue au roi de la montagne sur les immenses amas de détritus qui jonchent la rive et rince ses blessures de guerre dans la bile ourlée du fleuve.

Dans cette fresque drôle et profondément lucide, l’écrivain arpente les recoins et les souterrains de sa — et d’un quartier qu’il connaît comme le visage d’une mère — pour faire revivre les mythes et légendes de son enfance. On y croise, parmi d’autres, Ti-Crisse, sa Harley et sa voix de blues et de rock, mariée à Josettedevant le Dieu des lesbiennes ; Frigo, le clochard simplet du coin, coiffé d’une couronne de fer forgé ; Lil’ Mike, le saxophoniste déchu ; Éric le pas-sorteux et Raymonde, championne indélogeable de berce-o-thon.

Au coeur de cette galerie de personnages aussi exotique que menaçante, le petit Francis, laissé à lui-même, observe, esquive, apprend, prend des coups, grandit trop vite et rêve. Dans une langue métissée et vivante

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