Source : Le Devoir
Lorsqu’Alain Farah a entrepris l’écriture de Mille secrets mille dangers (Le Quartanier, 2021) — un récit frontal, audacieux et autobiographique de 500 pages qui suscite l’enthousiasme depuis sa parution —, il s’était lancé un défi clair : écrire un vrai roman, ancré dans la modernité, avec un début, un milieu, une fin, une mécanique bien huilée, une bonne dose de névroses décortiquées et de catharsis.
Il peut donc sembler étonnant que Chants de mille secrets, une mise en lecture théâtrale de l’oeuvre imaginée par l’auteur et par le metteur en scène Marc Beaupré pour le Festival international de la littérature (FIL), reprenne plutôt certaines traditions issues de la tradition orale de la Grèce antique.
« Dès ma première lecture, j’ai dit à Alain qu’il avait écrit quelque chose qui relevait de l’épopée, précise Marc Beaupré. Dans ce récit télescopique, on rencontre des personnages qui tirent avec eux des tragédies, et tout prend un sens à travers le sacrement du mariage et la promesse d’amour et d’engagement que ça représente. On part d’une seule journée qui explose dans le temps et l’espace, de 1952 à 2015. »
Choeurs et poésie narrative
Comme dramaturge et metteur en scène, Marc Beaupré a une grande connaissance, voire une maîtrise, des oeuvres classiques. « Les choeurs, c’est mon dada », s’exclame-t-il. Le duo a donc choisi d’aborder le texte comme des poètes de la Grèce homérique et de le diviser en chants. « À l’époque, l’Iliade et l’Odyssée étaient tellement connus que, lorsque les interprètes arrivaient dans un village, les
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