Source : Le Devoir
Après une longue attente, la traduction tant espérée du livre phare Miroirs d’Eduardo Galeano est enfin accessible au public, permettant ainsi aux lecteurs francophones de découvrir l’œuvre sous un nouveau jour.
Moins connu en Amérique du Nord, l’écrivain et journaliste uruguayen Eduardo Galeano, décédé en 2015 à l’âge de 74 ans, est une véritable icône de la gauche latino-américaine qui a consacré sa carrière à chroniquer les injustices de la région. Son réquisitoire choc contre le colonialisme et le capitalisme Les veines ouvertes de l’Amérique latine (Plon, 1971) est d’ailleurs considéré par de nombreux militants comme une œuvre fondamentale et fut interdite lors de sa parution par plusieurs dictatures de l’époque, le Chili et l’Argentine en tête.
L’intellectuel de gauche n’a jamais eu la plume dans sa poche. Son parcours, fortement politique, est le reflet d’une époque tumultueuse. Ses positions et écrits l’ont très tôt contraint à quitter l’Uruguay après le coup d’État militaire de 1973. Sa tête a même été mise à prix. Contraint au départ, il a passé 12 ans en exil, notamment en Espagne, avant de pouvoir retourner en 1985 dans son pays natal, continuant sans relâche à prendre la plume pour dénoncer les iniquités.
C’est en 2008 qu’il publie Miroirs (Espejos en version originale) une histoire non officielle du monde — 5000 ans d’histoire — narrée en petites esquisses, un rapide paragraphe ici, quelques lignes là. Comme dans certains de ses précédents ouvrages, les chapitres sont présentés en forme de courtes capsules. Son style reconnaissable est séduisant. Il nous invite à la
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