Source : Le Devoir
« Lorsque je suis arrivé au sommet de la montagne, et que j’ai jeté un oeil derrière pour constater le chemin parcouru, je me suis dit qu’avoir su ce qui m’attendait quand j’étais en bas, je n’aurais peut-être pas pris le risque de monter », dit en riant Marc-Antoine Lemire en parlant de son premier long métrage, Mistral spatial, un film qu’il a lui-même produit et bricolé volontairement de façon marginale, entouré d’une petite équipe et doté d’un budget restreint.
« Je n’aurais jamais pu y arriver sans la générosité d’amis et de collègues qui m’ont offert leur temps et leur expertise, souvent le soir et la fin de semaine, pour que ma vision devienne réalité. J’ai nourri mes collaborateurs avec des plats préparés par ma mère. Tout le monde, du directeur photo au gars qui nous a aidés à déplacer de l’équipement, en passant par les acteurs, était payé le même salaire. J’appelle ça “notre petit film communiste” ».
Rencontré dans une buvette de la rue Beaubien, à Montréal, Marc-Antoine Lemire peine à reprendre son souffle lorsqu’il parle de Mistral spatial. Ça fait cinq ans qu’il attend ce moment — cinq ans de production, d’écriture, d’administration, de tournage et de postproduction — pour enfin pouvoir présenter sa vision au public.
Avec ce film, j’avais envie de parler de la quête de l’insaisissable, de filmer ce qui ne se filme pas — la transparence, le son — pour offrir une expérience de l’abandon et du laisser-aller.
Après le succès rencontré
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