Source : Le Devoir
Sept ans après la sortie du premier volet de Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, qui avait secoué l’industrie hypercompétitive des romans graphiques, l’artiste américaine Emil Ferris nous revient avec un deuxième volume, une suite tout aussi singulière et ahurissante. En entrevue au Devoir, elle raconte son ascension fulgurante malgré de sérieux problèmes de santé et de nombreux obstacles.
En 2017 apparaît un objet littéraire non identifié qui ravit les critiques et les amateurs de propositions originales. Même si l’album Moi, ce que j’aime, c’est les monstres était signé par une inconnue au bataillon — et est un pavé de plus de 400 pages —, les exemplaires s’étaient vendus comme des petits pains chauds.
Distribuée à des centaines de milliers d’exemplaires un peu partout dans le monde, l’œuvre a ensuite été couronnée par une brochette de prestigieuses distinctions aux États-Unis et ailleurs, dont trois prix Eisner et le Fauve d’or du meilleur album au Festival d’Angoulême de 2019. Emil Ferris sera même qualifiée par Art Spiegelman, l’auteur du chef-d’œuvre Maus, de « plus grande artiste de bande dessinée de notre temps ».
« Encore maintenant, j’ai du mal à y croire », admet la dessinatrice, au bout du fil depuis son logement de Milwaukee, au Wisconsin, où elle a déménagé depuis peu. « J’ai fabriqué cet ouvrage dans un isolement complet. À l’époque, il n’y avait pas grand monde qui croyait en ce que je faisais. Je pouvais les compter sur les doigts d’une main. »
Il faut dire que personne n’avait encore feuilleté un ouvrage
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