Glasgow, ville la plus populeuse d’Écosse, ville ouvrière saignée par les années Thatcher, n’en menait pas large au tournant des années 1990.
Maureen, trente-quatre ans et mère de trois enfants, alcoolique à la remorque de ses pulsions et d’une vie amoureuse instable, n’aime pas que ses adolescents l’appellent maman en public. Il lui arrive aussi de disparaître pendant des jours ou même des semaines.
Mungo, quinze ans, ainsi que sa grande soeur, Jodie, doivent la plupart du temps s’occuper seuls d’eux-mêmes. Leur père est mort poignardé quand Mo-Maw était enceinte de Mungo. Hamish, dit Ha Ha, le plus vieux des Hamilton — que tout le monde déteste —, est quant à lui lié à un gang de rue criminel qui ne pense qu’à en découdre avec les « Fenians », les catholiques.
On se souviendra peut-être qu’avec Shuggie Bain (Globe, 2021), un récit d’inspiration autobiographique, Douglas Stuart, né à Glasgow en 1976, nous avait entraînés au coeur d’un quartier pauvre du Glasgow des années 1980 — alcoolisme, pauvreté et maternité indigne. Avec plus de force encore, Mungo, son second roman, nous replonge dans cet univers bigarré et sans fard.
Garçon doux et gentil, « prêt à fairen’importe quoi pour que les autres se sentent mieux », Mungo tient son prénom du saint patron de Glasgow. Tout dans la vie du garçon était lié à leur mère indigne. Malgré cela, Mungo était « son confident, sa bonne, son coursier. Il était son miroir flatteur, son journal intime d’adolescente, sa couverture électrique et son paillasson. Il était son
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